• Un jour comme un autre.

                                                                           UN JOUR COMME UN AUTRE

     

    Marchant le long du boulevard pour atteindre la pharmacie, ma petite sortie de la journée, je regarde les quelques voitures passantes, bruyantes...

     

    Hum...après mûre réflexion, les gens qui klaxonnent à tout bout de champ pour tout et n'importe quoi, me font penser à de vulgaires petits chiens jappant derrière les portes, ne s'arrêtant d'aboyer que pour se lécher le train arrière... et oui, une mouche qui pète et c'est la panique...

    Navrant que l'humain s'attache au pire qu'il puisse exister... vivre dans ses peurs, cela ferai un bon test à la con. Ou bien s'attacher à de petits détails sans importance, et quand bien même, ... ces petits détails anodins qui prennent quelques minutes d'évasion et imaginer le méconnu.

    Marcher comme ça au hasard, regarder les gens, écouter leurs conversations sur le trottoir, je me fous complètement du contenu, juste entendre et apprécier une voix humaine... Regarder, lorgner ses demeures, qui auraient été miennes un jour, nous aurions pu être amis.

     

    Marcher le long des habitations, et discrètement admirer ces vieilles bâtisses, où les rideaux intérieurs de ces petites fenêtres, goût des couleurs partagées entre chaque étage, en disent long sur la nature des gens vu de l'extérieur. Ils  dissimulent au premier  une maman préparant des crêpes,  je l'imagine avec ses jupons volants de couleur unique, au deuxième étage, les carreaux sales sans rideaux  un couple s'engueulant pour une histoire de factures d'électricité non payées.., au troisième,les rideaux à carreau Vichy un vieux monsieur amoureux des livres d'histoire, ne perdant pas une miette de la notice de la maquette d'un Antonov, plus loin, sur ma droite, un rideau à motif de légumes, une dame de la quarantaine collectionnant les bibelots en forme de chérubins et autres babioles dont les héritiers parisiens se feront une joie de .... se débarrasser..! elle prépare une bonne soupe au poireaux, vu le motif fruits et légumes brodé sur le tissu. Puis, un peu plus loin, je vois cet adorable double rideau rouge, caché, flottant, dansant derrière une terrasse fleurie, je suis arrivée devant chez Zora la rousse! Un doux parfum de tarte à la myrtille vient me chatouiller les narines... mais ça, c'est une autre histoire. Une histoire de nénuphars en caoutchouc clermontois  qui tourne la roue de la fortune pour gagner des livres fugueurs, puis s'offrir une dernière danse avec des pingouins en robe de mariée...)

    Non, sans rire... sans vous connaître, pourrais-je me fier à vos rideaux? Oubliez ce billet absurde, de toute façon, je vais rentrer dans ce salon de thé et en récolter toute la saveur d'un café, où dans le pays d'origine, la couleur du rideau n'est pas une priorité.

    Entrant dans ce salon de thé, mon habituelle échappatoire des jours sans fin, j'hésite encore sur mon choix; vais-je prendre un thé ou un café? Un Brazil ou un Soleil Vert..

     

                                                                  Un autre jour comme un autre

    Elle marchait à grand pas dans cette petite ville du Sud, le feu aux joues, la douleur dans les côtes, le ventre...son regard plongé dans le bitume aussi sombre que ses pensées, aussi noir que sa haine envers ce prénom qui s'affichait dans le répertoire de son portable.Enfin, elle s'arrêta pour chercher son briquet et son paquet de cancer dans un sac rempli de souvenirs...et repris son phone, appuya sur la touche "supprimer"là où ce super prénom trônait depuis environ 1 an. Pff, façon, pas de nouvelles, pas de sms depuis, depuis? depuis...pooouuaah ...1 bon mois, mais Donna était habituée à n'avoir qu'un sms de nouvelles toutes les 4 semaines, alors pas trop étonnée la conne...OUI la conne, c'est bien comme ça qu'Il prenait les femmes, à l'attendre parler de ses expériences, le pauvre n'avait jamais eu de chance, mais avec Elle, il se sentait bien... et puis, il était gentil, serviable, mais quelque chose avait dérapait le lendemain de ce dîner entre amis. Greg avait insisté pour qu'Elle reste manger un soir d'avril afin qu'Il lui présente ses meilleurs amis. Un dîner de con en fait, mais ça bien sûr, elle ne s'en rendit compte que maintenant, en novembre, pff la conne je vous dis, la conne! A croire que cette période vous remet les esprits en place et que le soleil vous paralyse les neurones.Enfin, elle croyait quoi la petite serveuse de ce bar miteux perdue au milieu de ce repas de notables, à parler de choses qu'elle ne comprenait pas, et des blagues dont eux seuls pouvaient se marrer. Greg était un haut fonctionnaire, parlant habilement de politique, d'art et de grande cuisine, avait voyagé partout dans le monde, une prestance, une voix, un charisme hors du commun...Alors quand Elle l'a servi son whisky pour la première fois, il y a maintenant 6 ans, Donna s'est senti attiré par les gestes assurés, des yeux intelligents, une voix suave et la conversation avec son pote en disait long sur son mental chargé de culture. Il était devenu un client habituel, étonnant pour un homme de cette trempe de venir dans ce rad pourri, mais seul endroit où l'on pouvait fumer à table, les coudes collés au Ricard sur le zing centenaire...et elle qui croyait, qui croyait...que ce type venait pour ces yeux bleus, ben putain, elle s'est fait des films! Un soir il invita à prendre un verre chez lui après son service, et puis, il se sont revu une fois par semaine, et puis il fini par lui envoyer des sms rempli de compliments, sur sa belle chevelure, ses yeux bleus , ses jupes un peu trop longues...puis viennent les sms brûlants..Là, ni tenant plus, Donna le rejoignit un soir, ils s'embrassèrent longuement et finir par s'allonger l'un sur l'autre, etc, etc...pendant un mois, lui allez dormir chez elle, enfin une fois, car en vieux garçon fallait pas déconner, on était mieux chez soi quand même! Elle, elle se sentait bien aussi avec Lui, était étonnée même que ce gus s'intéresse à elle. Au bout de trois semaines, il lui proposa ce fameux dîner, où la pauvre se trouva coincer dans un tourbillon de questions pointues sur tous les sujets d'actualité, ne sachant quoi répondre...sourit bêtement, et finit son repas. Greg, lui, l'a regardait avec mépris, la honte se lisait dans ces yeux, pas sa honte à Lui, mais la honte que cette fille donnait, offrait en guise de dessert. Deux heures du matin avait sonner, Il a mis dehors, et depuis quelques sms de bonjours faux-cul, de quelques nouvelles sans importance...Elle tire un trait sur ce le bonhomme, mais quand même! Elle en a mis du temps pour se réveiller!

    Un jour comme un autre.

     


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